Catégorie : Reconnaitre les personnages chrétiensPage 1 of 2

Les bâtiments et l’art fourmillent de représentations de personnages religieux chrétiens : apôtres, évangélistes, saints, apprenez à les reconnaitre !

Grâce à ces fiches illustrées, vous pourrez apprendre facilement les principaux symboles pour chaque personnage chrétien. Cela vous servira autant pour vos visites d’églises que pour vos visites de musées d’art.

Vous pouvez débuter par la fiche récapitulative qui explique la différence entre un apôtre et un évangéliste et qui liste en une page leurs différents symboles (voir « Apôtres, évangélistes, saints : définitions et symboles »). Elle est un bon point de départ pour se lancer.

Les symbôles de Judas Iscariote : le baiser à Jésus, la bourse cachée dans son dos. Judas est le seul apôtre qui soit originaire de Judée, les autres étant de Galilée. Il est devenu célèbre pour sa trahison : il aurait par un baiser dénoncé son maître à la patrouille du prince des prêtres venue pour l'arrêter et le livrer aux Romains. Il aurait ensuite regretté son acte et se serait pendu. Après la trahison de Judas, les onze apôtres restants ont décidé de tirer au sort celui qui le remplacerait, entre Matthias et Joseph Barsabbas choisis parmi tous les disciples de Jésus. Ce fut Matthias qui fut désigné. Les artistes rechignent souvent à représenter Judas, le traître, avec les autres apôtres. Mais ils n'aiment pas beaucoup représenter Matthias non plus, qui n'a pas marqué les esprits. Ils lui préfèrent souvent Paul, surnommé « l'apôtre des Nations ». Celui-ci aurait d'abord été un persécuteur des chrétiens, avant de se convertir du jour au lendemain suite à sa rencontre avec Jésus. Il a ensuite été un penseur majeur de la théologie chrétienne et il favorisa activement l'évangélisation des peuples non-juifs.

Le symbole de Simon le zélote : la scie. Simon le zélote fait partie de la liste des 12 apôtres choisis par Jésus. La Bible ne dit pas grand-chose sur sa vie ; selon des écrits plus tardifs, il serait l'un des « frères de Jésus », avec Jacques le Mineur et Jude Thadée. Le « zélote » ? Son surnom pose quelques questions. Il signifie « le zélé » mais les zélotes étaient aussi les membres d'une secte juive intégriste, qui luttaient contre la domination romaine. En a-t-il fait partie avant de rejoindre le Christ ? Nous n'avons pas de réponse ferme car les spécialistes sont divisés sur le sujet. à l'époque de Jésus, la Judée, avec Jérusalem, est devenue quasiment une province romaine. Alors que la Galilée, d'où est issu Jésus ainsi que onze des douze apôtres, est toujours un territoire autonome qui est soumis à Rome par l'allégeance de son gouverneur. La Galilée est un foyer de nombreux rebelles et sans doute les Romains ont-ils considéré Jésus comme l'un d'eux car ce dernier se proclamait roi des Juifs. Il est crucifié pour rébellion, entre deux « brigands », qui pourraient être deux séditieux eux aussi.

Le symbole de Jacques le Mineur : le bâton de foulon ou la massue. Jacques, appelé « fils d'Alphée » ou « frère de Jésus » dans les évangiles, fait partie des apôtres choisis par Jésus. Il est appelé traditionnellement « le Mineur » pour le distinguer de l'autre apôtre Jacques « le Majeur ». Il aurait été le premier évêque de Jérusalem et un personnage important dans l'organisation de l'église. Jacques, « fils d'Alphée » et « frère de Jésus » ? Le Nouveau Testament mentionne Jacques, fils d'Alphée, l'apôtre, et Jacques, frère de Jésus (comprendre « cousin de Jésus », selon l'église catholique) qui fut notamment évêque de Jérusalem. L'église occidentale les a réunis sous le nom de Jacques le Mineur. La tradition protestante et l'église orientale, quant à elles, ont toujours séparé les deux. Pris à part Jacques, frère de Jésus, est un personnage prestigieux, même s'il n'est pas un des 12 apôtres : il aurait organisé la communauté chrétienne de Jérusalem au côté de Pierre, après la mort du Christ, ce qui en ferait le premier évêque... C'est lui aussi qui serait mort d'un coup de foulon après avoir été martyrisé.

Le symbole de Philippe : la croix à simple ou double traverse. Originaire de Bethsaïde (Israël), comme Pierre et André, Philippe rencontre Jésus et le reconnait comme le Messie annoncé par les prophètes. Il est choisi pour être un des douze apôtres et il part chercher Barthélemy pour le convertir. Jésus s'adresse à lui lors du miracle de la multiplication des pains et lors de la Cène. « Montre-nous le Père » Au moment de la Cène (le dernier repas du Christ), les apôtres ne comprennent pas bien ce qui se joue. Jésus leur explique de façon énigmatique qu'il va rejoindre son père et qu'il leur prépare une place. Philippe fait alors une intervention un peu cocasse mais qui résume tout le paradoxe de l'Incarnation... « Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? [...] Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. » (Jean, 14, 8-11)

Le symbole de Barthélemy : sa propre peau en bandoulière et le couteau. Il fut choisi par Jésus pour être un des douze apôtres. Après avoir christianisé l'Inde et l'Asie Mineure, il aurait été martyrisé en Arménie. Les versions divergent quant à sa mort mais la tradition a retenu qu'il avait été écorché vif. Le massacre de la saint Barthélemy : Le jour de la saint Barthélemy a été entaché en France par un épisode terrible des guerres de Religions : un massacre des protestants qui fit entre 10 000 et 30 000 victimes dans tout le pays. Hommes, femmes et enfants protestants furent pourchassés et tués pendant plusieurs jours par des foules catholiques déchaînées. Nul ne put s'y opposer, ni les catholiques modérés, ni même le roi, qui après avoir provoqué le massacre, tenta d'y mettre fin. On emprisonna parfois les protestants pour éviter qu'ils soient tués par la foule mais ils furent pourchassés jusque dans les prisons. Ce jour est resté comme le symbole des désastres que le fanatisme religieux peut engendrer.

Saint Thomas, apôtre du Christ. Ses symboles : l'équerre d'architecte et la lance (ou l'épée). Un des douze compagnons (apôtres) du Christ, il est célèbre pour avoir douté de sa résurrection. Il serait ensuite parti prêcher jusqu'en Inde où il aurait fondé une église, au Kerala. Il serait l'auteur d'un évangile, dont l'authenticité n'est pas reconnue.

Le Tétramorphe, symbole des quatre évangélistes, remonte au VIe siècle avant Jésus-Christ. Il est composé d'un ange, d'un aigle, d'un lion ailé et d'un boeuf ailé. Il est largement utilisé dans la peinture, la sculpture ou encore l’enluminure. Il vient d'une vision du prophète ézéchiel, lorsque le peuple juif est persécuté par le roi Nabuchodonosor, bien avant la naissance de Jésus. ézéchiel est un prophète juif du VIe siècle avant Jésus-Christ. Prêtre du Temple de Jérusalem, il est déporté par le roi babylonien Nabuchodonosor, avec une partie des habitants de la ville. éxilé à Babylone, il reçoit une vision de Dieu sur un char, entouré de quatre « Vivants » ailés à visage d’homme, de lion, de bœuf et d’aigle. Il lui annonce la ruine de Jérusalem et du royaume de Juda, ainsi que la venue du « Bon Pasteur ». Cette vision grandiose sera reprise par saint Jean l’évangéliste et dans l'imagerie chrétienne. Le Bon Pasteur devenant Jésus et les quatre Vivants, les quatre évangélistes.

Saint-Marc l'évangéliste et son symbole : le lion. Juif converti au christianisme, Marc n’a pas connu Jésus. Il a accompagné Pierre et a certainement puisé les sources de son Évangile auprès de lui. Il serait le premier écrivain du Nouveau Testament et aurait évangélisé Chypre aux côtés de Paul. Fondateur de l’église d’Alexandrie, il y aurait subi le martyre en 68. L’évangile de Marc serait le premier à avoir été rédigé. Il est le moins bien écrit, avec de nombreuses fautes de langue et pourtant il est aussi le plus vivant et le plus sincère. Peu de théologie ou de philosophie dans cet évangile : Marc s’attache à décrire la vie de Jésus et accorde une grande part de son livre à la Passion (récit des supplices endurés par Jésus au moment de sa mise à mort). Sa principale source semble être l’enseignement de Pierre, « prince des apôtres » et père de l’église. Il serait lui-même une des sources de Matthieu et de Luc.

Les symboles de Saint Luc, évangéliste : le boeuf ailé, saint Luc peignant la Vierge. Disciple de l’apôtre Paul et probablement médecin grec, il n’a pas connu Jésus lui-même. Son évangile récupère donc des textes et des témoignages directes. Il serait également l’auteur des Actes des apôtres. Disciple de l’apôtre Paul : Luc rencontre Paul à Troas (Turquie) où l’apôtre est en mission d’évangélisation, probablement vers 50. Peut-être païen converti au christianisme, Luc manie une langue qui révèle ses origines grecques et son érudition. Il accompagne Paul régulièrement au cours de sa vie, notamment lorsque ce dernier est captif à Rome. Il témoigne de ce qu’il a vu de la vie de l’apôtre Paul dans ses Actes des apôtres. Paul aussi parle de Luc dans son évangile, le citant à trois reprises et mettant en avant sa grande fidélité, particulièrement lors de ses deux captivités à Rome.

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